Dans une perspective de conception de l’enseignement axée sur l’apprentissage, nous abordons régulièrement avec mes collègues deux thématiques lors des formations-réflexions que nous proposons aux enseignant-e-s et aux assistant-e-s: la structuration des contenus au moyen de cartes conceptuelles et l’identification et la rédaction d’objectifs pédagogiques. Ces deux thématiques sont fortement liées.
La structuration des contenus est souvent la première question que se posent les enseignant-e-s universitaires quand ils/elles préparent un cours. Ce n’est bien sûr pas toujours le cas mais c’est un réflexe universitaire assez typique qui existe depuis au moins 200 ans lorsque Wilhelm von Humboldt a créé la première université de Berlin et a défini une façon de considérer la pédagogie à l’université qui a encore une influence importante de nos jours:
L’université idéale, selon lui, se caractérise par l’unité de l’enseignement et de la recherche. «La particularité des établissements scientifiques supérieurs doit être de traiter la science comme un problème non encore entièrement résolu qui doit donc toujours faire l’objet de recherches» (GS, X, p. 251). L’université doit être elle aussi un établissement de culture générale, une Alma mater, réunissant toutes les disciplines sans chercher à dispenser un semblant de formation professionnelle. […]
L’enseignement universitaire doit, selon lui, poursuivre et compléter la formation générale dispensée aux niveaux précédents, il doit toutefois s’en distinguer, être d’une autre nature. Si le maître est indispensable à la formation élémentaire, il ne l’est plus au niveau universitaire. «C’est pourquoi le professeur d’université n’est plus un maître, l’étudiant n’est plus un apprenant, mais quelqu’un qui recherche le savoir par lui-même, guidé et soutenu par le professeur» (GS, XIII, p. 261). Grâce à un contact étroit entre professeur et étudiants, ceux-ci doivent devenir capables de mener seuls un travail scientifique. (Hohendorf, 1993)
On perçoit dans ce passage que le sens de la formation universitaire est guidé par la recherche, ses questions, son organisation et ses contenus. Il n’est pas question a priori de former à un métier mais plutôt de « baigner » les étudiant-e-s dans un univers de recherches fondamentales pas nécessairement en lien direct avec les professions.
D’un autre côté, l’identification et la rédaction d’objectifs pédagogiques (ou learning outcomes en langage « Bologne »), même si ce n’est pas nouveau dans l’enseignement, constituent tout de même une petite révolution pour bon nombre d’enseignant-e-s universitaires (c’est en tout cas ce que je constate souvent lors des formations pédagogiques). Plutôt que de réfléchir à un enseignement du point de vue de l’organisation des contenus qui seront dispensés aux étudiant-e-s, il s’agit de prendre le point de vue de l’apprentissage: qu’est-il attendu que les étudiant-e-s fassent avec les contenus, dans quelles circonstances (professionnelles par exemples) seront-ils/elles susceptibles de les utiliser, quelle preuve de leur apprentissage devront-ils/apporter à la fin de l’enseignement? Le point de vue est donc tout à fait différent de celui des contenus mais aussi tout à fait complémentaire.
Nous avons donc synthétisé ces deux thématiques dans deux documents, l’un intitulé « Utiliser les cartes conceptuelles pour structurer les contenus d’un enseignement » (PDF – 296Ko) et l’autre « L’identification et la rédaction des objectifs pédagogiques » (PDF – 308Ko). Voici la présentation générale du premier:
Une des premières questions que se pose tout-e enseignant-e qui prépare un nouvel enseignement est celle des contenus ou des matières que les étudiant-e-s seront amené-e-s à apprendre : comment structurer un cours et ses contenus ? quels choix dans les contenus doivent être opérés en fonction du temps disponible et des objectifs fixés ? Des réponses à ces questions vont découler la conception des activités d’enseignement et d’apprentissage ainsi que la planification de celles-ci tout au long du temps prévu pour l’enseignement.
Pour ce faire, nous proposons de travailler sur la technique des cartes conceptuelles.
Le second document est présenté comme suit. Il se base en partie sur une note de ce blog intitulée « Rédiger des objectifs en termes de résultats d’apprentissage« :
Le texte qui suit vise à synthétiser une approche de l’identification des objectifs pédagogiques qui consiste à les classer en domaines et en niveaux d’apprentissage. Il vise également à expliquer le rôle des objectifs pédagogiques dans le processus de conception d’un enseignement et à proposer des outils et des conseils pour leur rédaction.
Dans la perspective d’un enseignement centré sur l’apprentissage des étudiant-e-s, la question des objectifs pédagogiques pourrait être formulée en ces termes : quelles sont les compétences que les étudiant-e-s devraient avoir acquises à la fin du cours, de la séance ou du programme ? Cette question implique donc de s’interroger sur ce que l’enseignement vise en termes d’apprentissage des étudiant-e-s en plus de ce qu’il vise en termes de contenus-matières à transmettre. Il ne s’agit donc pas de remplacer les contenus-matières par les apprentissages ou compétences, mais de préciser les contenus-matières à apprendre à l’aide des apprentissages ou compétences. Cette question est intéressante dans la mesure où elle permettra par la suite de réfléchir à la mise en œuvre de stratégies d’enseignement et de dispositifs d’évaluation (par ex. examens) qui soutiendront directement l’apprentissage des étudiant-e-s.
Juste quelques règles que je m’impose suite à diverses expériences d’usage des cartes conceptuelles en formation :
1 Ne jamais amener une carte toute faite, cela empêche la compréhension du public auquel on s’adresse
2 On peut construire la carte avec le groupe auquel on s’adresse pendant le travail, mais il faut être très rigoureux, car les changements en cours de travail peuvent être perturbants pour ceux qui apprennent
3 L’idéal est de faire construire la carte par ceux qui apprennent, mais il est important de les confronter ensuite, voire de les partager
4 Dans tous les cas, tous les apprenants doivent avoir une version modifiable de la carte conceptuelle
5 Proposer comme travail en fin de cours de rebâtir une carte conceptuelle est toujours profitable.
En général les cartes conceptuelles sont très séduisantes, mais il faut faire attention à la manière dont on rédige les différentes branches, cela peut devenir illisible si l’on ne prend pas garde à formuler des phrases…
Bruno Devauchelle
Merci pour les conseils Bruno!
Effectivement, j’ai déjà remarqué qu’une carte pouvait vite être illisible. En général, dans nos formations, chaque participant-e construit sa carte personnelle liée à son domaine d’enseignement, puis par deux, ils/elles doivent s’expliquer l’un-e l’autre leur carte. Si la carte n’est pas lisible, les discussions à deux permettent de vite corriger le tir.
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[…] éventuellement ces éléments dans une carte conceptuelle afin de déterminer plus facilement l’ordre dans lequel ils seront abordés tout au long de […]
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