A l’Université de Montréal, il y a un « Bureau des étudiants handicapés » (et des étudiantes…). Beaucoup d’informations sont disponibles pour les personnes atteintes d’un handicap, que celui-ci soit d’ordre physique ou lié à un trouble de l’apprentissage. Il y a aussi une section pour répondre aux questions des enseignant-e-s et leur donner des conseils pratiques et faciles à mettre en oeuvre quand ils/elles accueillent une personne handicapée en classe.
La liste de conseils propose notamment:
- pour les personnes atteintes de déficience visuelle: de verbaliser tout ce qu’on écrit au tableau, de permettre d’enregistrer les cours, de fournir les documents de cours suffisamment à l’avance pour qu’ils puissent éventuellement être traduits en braille ou agrandis, etc.
- pour les personnes atteintes de troubles de l’apprentissage: de laisser plus de temps pour finir certains travaux en classe, d’utiliser des supports visuels plutôt qu’uniquement l’oral, d’insister plus lourdement sur les notions importantes, de demander aux étudiant-e-s en privé comment leur apprentissage peut être facilité, etc.
- pour les personnes atteintes de déficience auditive: de faciliter le travail de l’interprète en fournissant les documents de cours et les dias à l’avance, de demander aux autres étudiant-e-s lorsqu’ils/elles posent une question de s’assurer qu’elle a pu être traduite, de s’assurer que les informations visuelles sont bien associées aux explications orales traduites, etc.
- pour les personnes atteintes de déficience physique motrice: de réserver une place de choix dans l’auditoire, d’organiser la solidarité entre étudiant-e-s pour la prise de notes, de garder un contact visuel avec ces personnes au cas où elles ne peuvent se manifester physiquement pour poser une question, etc.
J’ai vraiment trouvé cette lecture très intéressante et interpelante. Les conseils proposés ne demandent pas beaucoup d’aménagement dans un cours et peuvent réellement permettre d’adapter son enseignement aux différences entre les personnes.
En Suisse, l’Université de Genève propose aussi un site dédié. A l’UNIL aussi mais on peut regretter qu’il n’y ait pas vraiment d’informations pédagogiques pour les enseignant-e-s. Le site etudiants.ch a consacré aussi un article sur la question.
Mais les universités américaines et canadiennes anglophones semblent nettement plus avancées en la matière. Deux exemples: le Disabled Students’ Program de l’Université de Berkeley, Californie, et le Centre for Students with Disabilities de la Simon Fraser University à Vancouver. Dans chacune de ces universités, une équipe accueille les étudiant-e-s et leur délivre, après entretiens indivuels, une « Letter of Accommodation » (PDF) qu’ils/elles peuvent simplement remettre à leurs enseignant-e-s. Ces lettres attestent de la déficience des étudiant-e-s et listent une série d’aménagement à apporter dans les cours ou les programmes suivis par ces étudiant-e-s. Les enseignant-e-s sont alors responsables (oui, oui) de la mise en oeuvre de ces aménagements. Et bien sûr, une « complaint procedure » très précise est aussi décrite pour les étudiant-e-s qui se sentiraient discriminé-e-s… Ça, c’était pour la petite histoire 🙂 Mais il reste quand même que les conseils proposés aux enseignant-e-s sont vraiment intéressants (par exemple à Berkeley). A la SFU, il y a même un système de recrutement d’étudiant-e-s preneurs de notes pour ceux/celles qui ne sont pas physiquement capables d’en prendre. C’est payé 100 dollars (canadiens) par cours.
[…] de l’enseignement. Par exemple, dans quelle mesure notre enseignement serait-il adaptable à des étudiant-e-s handicapé-e-s? Tou-te-s les étudiant-e-s ont-ils/elles un accès égal à un ordinateur? etc. Se soucier de ces […]
[…] consultés comptent parmi les premiers publiés: “Tomorrow’s professor“, “Un cours adapté et accessible” et “Connecter les étudiant-e-s entre eux/elles“. Peut-être que le fait de les […]