Je vais participer au prochain colloque de l’Association Internationale de Pédagogie Universitaire (AIPU) à Rabat au mois de mai. J’ai terminé de rédiger un texte pour ce colloque (PDF – 128Ko) que je propose ici en lecture. Ce texte a pour titre « Le conflit sociocognitif à l’université : une revue de littérature et quelques propositions ». En voici le résumé:
Dans de nombreuses situations de sa vie, une personne est « en conflit sociocognitif » lorsque ses conceptions et ses structures cognitives sont confrontées à des informations perturbantes, incompatibles avec son système de connaissances préalable. La perturbation cognitive qui en découle va engager la personne dans la recherche d’un nouvel équilibre cognitif qui tiendra compte des informations perturbantes. De nombreuses recherches ont décrit et expliqué ce processus en identifiant les différents facteurs qui le favorisent ou l’inhibent (Bourgeois & Nizet, 1997; Doise & Mugny, 1981, 1997), en particulier pour l’apprentissage des étudiants à l’université (Bourgeois & Frenay, 2001). En effet, certaines méthodes pédagogiques ont pour intention spécifique de susciter l’émergence de discussions et de débats entre les étudiants : séminaires, apprentissage par problème, apprentissage par projet, discussions de groupe, etc. Dans cette communication, nous proposons d’identifier dans la littérature les facteurs qui favorisent l’apparition et la résolution de conflits sociocognitifs dans le cadre de l’apprentissage des adultes pour ensuite proposer plusieurs pistes d’exploitation de ces théories dans le cadre d’activités pédagogiques à l’université.
Ce texte est en fait une expérience éditoriale nouvelle pour moi car il se base en partie sur deux articles de ce blog consacrés au conflit sociocognitif: « Organiser un débat constructif avec les étudiant-e-s » (7 mai 2009) et « Débattre pour apprendre » (5 juin 2009). Le travail est un peu particulier car le type d’écriture dans un blog ou pour un article de colloque est assez différent. Pour un blog, l’écriture est moins formalisée et beaucoup plus « journalistique ». Il y a donc eu un travail de réécriture relativement important.
Dans les livres ou les articles qui donnent des conseils aux chercheur-euse-s pour publier leurs textes, une des suggestions qui revient le plus souvent est celle d’écrire un peu à intervalles réguliers plutôt que de consacrer quelques journées entières par an (souvent pendant les vacances) pour rédiger des textes scientifiques. Tenir un blog est une façon d’écrire un peu régulièrement et comme cela fait un an que j’écris, je me suis dit qu’il faudrait que je synthétise dans un seul article plusieurs notes de blog qui ont été consacrées à un même thème. C’est donc chose faite et j’attends avec impatience le colloque pour écouter les remarques des collègues à propos du texte mais aussi à propos de la démarche d’écriture.
Bourgeois, E., & Frenay, M. (2001). Apprendre en groupe: rôle de l’asymétrie et de l’argumentation. Dans C. Solar (Éd.), Le groupe en formation d’adultes (p. 99-114). Bruxelles: De Boeck.
Bourgeois, E., & Nizet, J. (1997). Apprentissage et formation des adultes. Paris: PUF.
Doise, W., & Mugny, G. (1981). Le développement social de l’intelligence. InterEditions.
Doise, W., & Mugny, G. (1997). Psychologie sociale et développement cognitif. Paris: Armand Colin.
Amaury
Même si ce n’est pas directement orienté sur l’université mais plutôt le monde scolaire, les travaux de Britt Mary Barth (le savoir en construction (1995), l’apprentissage de l’abstraction (1987), Retz éditeur) valent la peine d’être intégrés dans la réflexion que tu mènes ici.
S’appuyant sur les travaux de Jérome Bruner, Lev Vigotsky et Howard Gardner, entre autre, B.M. Barth a largement intégré le conflit socio-cognitif dans son approche et la mise en pratique dans l’enseignement.
Merci Bruno! C’est vrai que les champs théoriques connexes à la théorie du conflit sociocognitif peuvent nous mener loin dans la réflexion sur l’apprentissage. Dans mon texte, j’ai « mis des oeillères » et je ne me suis intéressé qu’au courant strict du conflit sociocognitif. Ma contrainte était que je n’avais droit qu’à 5000 mots… Mais c’est à fouiller.
[…] simple d’expliquer clairement aux étudiant-e-s que leurs représentations sont fausses mais, comme je l’ai déjà expliqué par ailleurs, il n’est pas toujours simple de faire évoluer les mentalités et de convaincre des adultes. […]
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